Les onigiri peuvent être considérés comme l’âme de la cuisine japonaise. Mais depuis quand ce mets simple et pourtant si fascinant est-il consommé ? On dit que leur histoire remonte à l’époque Yayoi, lorsque la culture du riz a été introduite au Japon, ce qui leur confère une origine très ancienne.
Depuis les temps anciens, les onigiri sont apparus au Japon. De leurs formes les plus simples à celles d’aujourd’hui, ils ont toujours occupé une place essentielle sur les tables et dans les bentos du quotidien. Ces dernières années, cette spécialité traditionnelle, à la fois pratique et savoureuse, ne séduit plus seulement les Japonais, mais aussi de nombreux gourmets à travers le monde, devenant un véritable symbole culturel.
Plongeons ensemble dans l’histoire fascinante des onigiri, en explorant leurs origines et leur évolution, tout en découvrant quelques anecdotes surprenantes. Du passé au présent, l’histoire de ces petites bouchées de riz ne manquera pas de vous captiver et de vous donner encore plus envie de les savourer !
1.L'histoire des onigiri
L'onigiri est un mets traditionnel généralement considéré comme originaire du Japon, dont l’histoire remonte à l’introduction de la culture du riz dans l’archipel. Depuis lors, cette boulette de riz, à la fois pratique et empreinte de sincérité, a traversé les âges pour devenir un élément incontournable de la vie quotidienne des Japonais.
Si l’on y prête attention, on remarque également que dans les dramas historiques coréens, les personnages du peuple consomment souvent des boulettes de riz. Cela montre que ce plat est aussi un aliment traditionnel en Corée depuis longtemps. Quant à savoir si l'onigiri trouve son origine au Japon ou en Corée, il n’existe pas de réponse définitive. Il est fort probable que cette préparation ait émergé naturellement dans les deux pays, en tant qu’évolution logique de la culture rizicole. Après tout, façonner du riz en petites portions faciles à transporter est une adaptation alimentaire naturelle au sein des régions où la culture du riz est prédominante.
Quand le onigiri est-il apparu au Japon ?
L'origine du onigiri remonte au début de la culture du riz pendant la période Yayoi. Des archéologues ont découvert des blocs de riz carbonisés sur plusieurs sites Yayoi au Japon, en particulier dans les ruines de l'ancienne ville de Kosai (aujourd'hui Noto-cho) dans la préfecture d'Ishikawa, où les blocs de riz excavés sont considérés comme les prémices du onigiri. Contrairement au onigiri moderne, les gens de l'époque utilisaient du riz gluant cuit à la vapeur qu'ils façonnaient en boules avant de les griller, ce qui ressemblait davantage à des zongzi (des boulettes de riz gluant enveloppées dans des feuilles de bambou).
L'évolution du onigiri à travers les différentes périodes historiques.
principalement utilisé comme provision de voyage ou pour le stockage des aliments.
De plus, les zongzi (pyramides de riz enveloppées dans des feuilles) étaient traditionnellement offerts en sacrifice lors de la fête du Duanwu (5 mai). Les vestiges carbonisés de boulettes de riz retrouvés ressemblent à ces zongzi, ce qui laisse supposer que les onigiri de l’époque ne servaient pas seulement de nourriture quotidienne, mais pouvaient aussi être des offrandes rituelles aux divinités.
Dès l’ère de Nara, les textes anciens tels que le Hitachi no Kuni Fudoki et le Kojiki mentionnent pour la première fois l’onigiri sous le nom de «握飯 (nigiri-ii)». À cette époque, il n’était pas seulement un aliment, mais était également considéré comme ayant des propriétés protectrices contre le mal, ce qui en faisait un élément essentiel des rituels religieux et des festivités.
À l’époque de Heian, l’onigiri était appelé «屯食 (tonjiki)», un mets fait de riz gluant et moulé en forme d’ovoïde.
En raison de sa ressemblance avec un œuf d’oiseau, il était également appelé « l’enfant de l’oiseau » (tori no ko). Il était souvent servi lors des banquets et célébrations de la cour impériale, en tant que mets spécial destiné aux gardes et aux fonctionnaires de rang inférieur.
À l’époque de Kamakura, alors que la culture du riz évoluait du riz gluant vers le riz indica, les ingrédients utilisés pour préparer les onigiri changèrent également. Pendant cette période, l’onigiri passa d’un mets raffiné des banquets impériaux à une ration pratique pour les samouraïs en campagne, sous forme de boulettes de riz cuites avec des feuilles de légumes ou agrémentées d’une prune umeboshi. La facilité de transport et la longue conservation de ces onigiri contribuèrent à leur large diffusion en temps de guerre.
À l’époque d’Edo, avec le développement de l’agriculture, la consommation d’onigiri s’étendit à la population générale. Vers le milieu de l’ère Edo, l’essor de la culture des algues nori donna naissance à une nouvelle tendance : les onigiri enveloppés de nori, qui devinrent particulièrement populaires.
De plus, les onigiri à base de céréales variées devinrent progressivement un incontournable des voyages et des pique-niques.
Au début de l’ère Meiji, l’invention du ajitsuke nori (algue assaisonnée) permit aux onigiri de gagner rapidement en popularité dans la région du Kansai. Peu après, ils devinrent les vedettes des tout premiers ekiben (boîtes-repas vendues en gare) du Japon et furent même intégrés aux repas scolaires, devenant le déjeuner spécial tant attendu des élèves.
À l’ère Shōwa, l’innovation autour des onigiri ne cessa de s’accélérer. Par exemple, dans la préfecture d’Aichi, le célèbre tenmusu (onigiri fourré de tempura) fut inventé. Avec l’essor des konbini (supérettes japonaises), une nouvelle ère de prospérité s’ouvrit pour les onigiri, donnant naissance à des saveurs inédites comme le thon-mayonnaise, le poulet frit (karaage) ou encore les onigiri garnis d’œufs de saumon.