Les traditions du Nouvel An japonais

Les traditions du Nouvel An japonais

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Sans qu’on s’en rende compte, le temps est déjà passé au mois de décembre. Pour de nombreuses familles japonaises, cette saison ne signifie pas seulement l’arrivée de l’hiver, mais aussi l’approche imminente du Nouvel An. Du grand nettoyage dans chaque foyer à la préparation minutieuse des osechi ryori, en passant par les kagami mochi symbolisant la prospérité, la paix et la santé, l’atmosphère de la fête la plus importante de l’année commence à se répandre dans les rues et les quartiers.


En parlant des coutumes du Nouvel An japonais, beaucoup penseront peut-être aux toshikoshi soba servies le soir du réveillon ou à l’excitation de découvrir les magnifiques boîtes empilées du osechi ryori le matin du Nouvel An. Cependant, derrière ces traditions se cachent de nombreuses histoires et significations souvent méconnues. Par exemple, pourquoi mange-t-on des toshikoshi soba ? La forme et le placement des kagami mochi ont-ils une signification particulière ?

Autant de questions qui suscitent l’envie d’en savoir plus.











Dans cet article, nous vous invitons à découvrir le Nouvel An japonais, en commençant par le grand nettoyage dans les foyers jusqu’aux diverses coutumes et rituels qui accompagnent cette période, tout en dévoilant leur signification culturelle et leur charme hérité. Que vous soyez passionné par la culture japonaise ou que vous souhaitiez vivre un Nouvel An japonais authentique, ces informations vous permettront de mieux comprendre cette période riche en symboles et traditions. Prêts à partir ? Ensemble, explorons les chapitres culturels du Nouvel An japonais !

 





 

Au Japon, il existe la tradition "la poussière de cette année doit être éliminée cette année". On dit que l'origine du grand nettoyage remonte aux rituels de purification appelés susuharai pratiqués depuis l’époque de Heian. Ce rituel consiste à éliminer la saleté et la poussière accumulées pendant l’année pour accueillir dignement la divinité du Nouvel An, Toshigami. À l’époque d’Edo, la date du susuharai fut fixée au 13e jour du 12e mois lunaire. Depuis, le 13 décembre est considéré comme un jour propice pour commencer le grand nettoyage et les préparatifs du Nouvel An. De nos jours, cette date est également appelée "Journée du susuharai" (susuharai no hi), marquant symboliquement le début des célébrations du Nouvel An. Grâce à cette histoire, le grand nettoyage n’est pas seulement une tâche ménagère de fin d’année, mais aussi une tradition riche de significations culturelles et de valeurs héritées.





Toshikoshi Soba





 

En parlant des plats traditionnels du réveillon, impossible de ne pas mentionner les toshikoshi soba. Cette coutume remonte à l’époque d’Edo, lorsque les habitants des villes, tout comme les gens modernes avec les repas rapides, appréciaient la praticité et la saveur des nouilles de sarrasin. Pourquoi mange-t-on des toshikoshi soba la veille du Nouvel An ? Voici quelques explications largement répandues :

  1. Les nouilles de sarrasin, plus fragiles que d’autres types de pâtes, se cassent facilement. Elles symbolisent alors la rupture avec les mauvaises fortunes de l’année écoulée, exprimant l’espoir d’un nouveau départ.
  2. Leur forme longue et fine est associée à une prière pour une vie longue. Cette symbolique se retrouve dans d’autres traditions, comme offrir des nouilles de sarrasin à ses voisins lors d’un déménagement, pour signifier une amitié durable.
  3. À l’époque d’Edo, les artisans métallurgistes utilisaient de la farine de sarrasin pour ramasser des poussières d’or ou d’argent. Cette pratique a conféré aux nouilles une signification porte-bonheur.

On raconte que, chez les habitants des villes de l’époque d’Edo, la recherche de "signes de bon augure" était très populaire, et les toshikoshi soba faisaient partie de cette tendance.

Joya no Kane 

 On raconte que la tradition du Joya no Kane a été introduite au Japon durant la période de Kamakura par un moine zen de la dynastie Song du Sud. Du réveillon au Nouvel An, pendant la période qui traverse la minute de minuit, les gens frappent la cloche 108 fois selon la coutume. Ce nombre symbolise les 108 sortes de préoccupations humaines, et chaque coup de cloche représente l’élimination progressive de ces soucis, afin d’accueillir la nouvelle année dans la paix et la sérénité.

 Kadomatsu

 

Les kadomatsu, installés devant les portes de la maison de la fin de l'année au Nouvel An, auraient pour origine un rituel de la cour impériale de l’époque Heian appelé komatsuhiki. Ce rituel consistait à arracher un petit pin lors du premier jour de l'année, le "premier jour du Rat" (hatsune), et à le placer dans l'entrée pour prier pour la longévité. Le pin, étant un arbre à feuillage persistant tout au long de l’année, a été vénéré comme un symbole de chance et de prospérité depuis l'Antiquité.

 

La forme et la taille des kadomatsu varient légèrement selon les régions, mais le style le plus courant consiste à utiliser trois tiges de bambou de différentes longueurs pour servir de supports. Ensuite, des branches de pin sont disposées autour pour la décoration, accompagnées de branches de prunier, et le tout est solidement attaché avec une corde épaisse.

 Shimenawa et shimenako

Les décorations de Nouvel An appelées shimenawa et les cordes shimenako que l'on trouve souvent lors des premières visites dans les sanctuaires symbolisent des lieux sacrés accueillant la divinité du Nouvel An, Toshigami. Les shimenawa sont généralement suspendues à partir du 13 décembre, marquant le début des préparatifs pour le Nouvel An. Bien qu’il n’y ait pas de date strictement définie, la tradition veut que les décorations soient installées le 28 décembre, considéré comme un jour particulièrement propice et apportant de la chance.

 

Selon les coutumes des différentes régions, la période de décoration des kadomatsu et des shimenawa dure généralement pendant le matsu no uchi, c'est-à-dire du début du Nouvel An jusqu'au 7 janvier. Dans certains sanctuaires, les shimenawa peuvent être extrêmement grandes et impressionnantes, créant une atmosphère de puissance et de sacralité.

 

Ces décorations ne sont pas simplement jetées à la fin du Nouvel An, mais sont brûlées lors de cérémonies comme le Dondo-yaki ou les otakiage, organisées par les sanctuaires. Ces rites de combustion servent à offrir ces objets en sacrifice, marquant la fin des festivités et permettant de purifier les objets utilisés pour accueillir la divinité du Nouvel An.

 

 

Kagami mochi

 Le kagami mochi est constitué de deux ou trois gâteaux de riz ronds de tailles différentes empilés, souvent décorés d’une orange ou de feuilles de yuzu. Il constitue un élément essentiel des préparatifs du Nouvel An. Depuis la période Muromachi, il est offert à Toshigami, la divinité du Nouvel An. Le nom "kagami mochi" provient de la forme du gâteau, qui ressemble à celle des miroirs en bronze utilisés dans l'Antiquité. Aujourd'hui, de nombreuses versions simplifiées de kagami mochi sont disponibles, mais la méthode traditionnelle consiste à placer le gâteau sur un sanpo (un plateau en bois traditionnel), couvert de papier washi blanc, avec des feuilles de urajiro, des feuilles de yuzu, et des symboles porte-bonheur tels qu'une orange (symbole de "transmission à travers les générations") et du kombu (qui évoque le mot japonais pour "joie", "kōki"). Le 11 janvier est célébré comme le kagami biraki, une cérémonie où les gens retirent le kagami mochi, le frappent avec un marteau en bois pour le briser et le partagent, priant ainsi pour la santé, la sécurité et la prospérité tout au long de l'année.

Nouvel An

Hatsumode

Autrefois, le chef de chaque famille (le chef de ménage) se rendait au sanctuaire local dédié à la divinité protectrice de la région, pour prier et veiller durant la nuit du réveillon jusqu’au matin du Nouvel An. Cette coutume était appelée toshi kake ou toshi mamori ya, signifiant "garde de la nouvelle année".

Aujourd'hui, la coutume de la première visite au sanctuaire ou au temple du Nouvel An, appelée hatsumode, s'est progressivement établie et est devenue populaire après la période Meiji.

 

Hama-yumi

Lors du hatsumode, les gens reçoivent des hama-yumi dans les sanctuaires ou temples, qui sont des talismans chargés de symbolisme. La signification des hama-yumi réside dans le fait de "tirer sur les malheurs qui pourraient s'abattre sur soi et prier pour le bonheur", ou de "tirer sur la chance pour l'année entière". Cette tradition proviendrait des rituels de prière pour une bonne récolte, tels que les cérémonies de tir à l'arc jarai et hama-uchi pratiquées pendant le Nouvel An. Étant considérés comme des talismans pour l'année, les hama-yumi sont généralement retournés au sanctuaire ou au temple l'année suivante, dans un geste de gratitude et pour poursuivre le rituel de protection.

 

Osechi-ryori

 À l'origine, les osechi-ryori étaient des plats préparés pour célébrer diverses occasions festives. Parmi ces fêtes, la plus importante était le Nouvel An, et les osechi-ryori sont progressivement devenus des mets traditionnels préparés pour accueillir la divinité du Nouvel An, Toshigami.

Par exemple, les kuro-mame (haricots noirs) et les goma-dofu (tofu aux graines de sésame) symbolisent la prière pour la santé et le travail assidu, tandis que les kazunoko (œufs de hareng) représentent la prospérité des descendants en raison de leur grande quantité d'œufs. Chaque plat dans les osechi-ryori porte une signification particulière, exprimant des vœux de bonheur et de prospérité pour l'année à venir.

Comme l'expression shishō bōsō le suggère, même ceux qui sont habituellement calmes et réfléchis, comme les moines, ne peuvent échapper à l'agitation des préparatifs de fin d'année. Peut-être est-ce le moment de mettre de côté les tâches urgentes, de remettre en ordre son espace de vie et de réfléchir aux moments précieux de l'année écoulée. Ou bien, tout en préparant les festivités, de regarder vers l'année à venir avec espoir. Ce sont des moments qui portent une grande signification. Je vous souhaite dès à présent une nouvelle année remplie de joie, de bonne santé et de succès dans tous vos projets !

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